Une loi anti-gaspillage alimentaire doit être proposée aux parlementaires dans les deux mois par Emmanuel Macron, l’actuel ministre de l’Économie. Et il se pourrait bien qu’une pétition qui rencontre un grand succès sur Internet soit à l’origine de la déclaration de principe du Ministre et ait catalysé le processus de naissance d’une législation en la matière.
En effet, chaque année, ce sont près de 723 000 tonnes de nourriture qui passent à la poubelle en France, soit 20 kg de nourriture déballée et 7 kg de nourriture emballée. Certains supermarchés, eux, réduisent les prix des denrées approchant la date de péremption, tandis que d’autres javellisent tout bonnement leurs poubelles d’invendus afin d’empêcher que quiconque puisse récupérer le contenu pour le consommer. Notons, toutefois que certains supermarchés offrent certaines denrées à des associations comme Les Restos du coeur. Mais cela, encore, à trop petit échelle.
Face à de tels chiffres, l’acteur et réalisateur Matthieu Kassovitz qui déplore « un tel gâchis quand la faim existe encore dans notre pays » soutient une initiative d’Arash Derambarsh, un élu de Courbevoie, qui récupère à l’aide de bénévoles les invendus d’un supermarché, afin de les distribuer aux personnes dans la nécessité. « Je souhaite que la loi oblige les supermarchés à donner leurs invendus à des associations tous les soirs. » a-t-il notamment déclaré. L’élu a également lancé une pétition, qui avait déjà recueilli près de 130 700 le 11 février sur les 150 000 visées.
C’est peut-être cette pression « populaire » qui a poussé le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, à s’engager devant le Parlement en vue de l’adoption d’un texte sur le sujet. Cet appel a été cosigné et est soutenu par Mathieu Kassovitz, ainsi que par de nombreuses stars du sport ou du show-business comme Youri Djorkaeff ou Omar Sy.
Cette loi viendrait en renfort d’autres initiatives citoyennes comme le « Potager de Marianne » avec ses 390 tonnes de fruits et légumes récupérés à Rungis et redistribués à de associations ou « Les gueules cassées » de Nicolas Chabanne : ces fruits et légumes trop « moches » pour être vendus. Même le cinéma s’est emparé du sujet pour s’en faire l’écho dans la comédie « Discount » ou « De rouille et d’os », où la dimension sociale des périmés des supermarchés est évoquée de façon sensible dans le cadre d’une histoire plus large.
C’est un signe indéniable que le sujet est dans l’air du temps et une loi forte pourrait appuyer les nombreuses initiatives déjà à l’oeuvre dans notre pays.