Prêt d’Union continue d’aller à la rencontre des entrepreneurs qui révolutionne leur secteur d’activité. Cette semaine, entrevue avec Ahmed Mhiri, fondateur de TravelerCar, plateforme permettant de louer sa voiture durant ses congés et ainsi limiter les frais de parking.
Pourquoi TravelerCar ?
L’idée de TravelerCar a germé dans mon esprit face au constat que, voyageant régulièrement, je me retrouvais à payer des sommes conséquentes pour garer ma voiture au parking de l’aéroport, alors que celle-ci ne servait à rien en mon absence. J’avais également l’habitude de louer une voiture directement à mon aéroport d’arrivée, soit un nouveau budget important à rajouter sur la liste des nombreuses dépenses déjà liées au voyage.
Depuis quand proposez-vous ce service ?
TravelerCar a été créé en décembre 2012, pour une ouverture de la plateforme aux voyageurs à septembre 2013. J’ai consacré plusieurs mois à rencontrer différents assureurs pour mettre au point notre système d’assurance, qui était alors inédit. Il existait des sociétés de location de voiture entre particuliers mais aucune où l’entreprise assurait le rôle de tiers de confiance, comme c’est le cas de TravelerCar. Pour pouvoir gérer le processus de A à Z, de l’état des lieux à la location du véhicule, j’ai donc dû créer une solution d’assurance qui réponde aussi bien aux impératifs liés à la location de voiture qu’aux besoins de propriétaires en matière de sécurité de leur véhicule.
Ahmed MHIRI, fondateur de TravelerCar
A quel(s) besoin(s) client répondez-vous ?
Nous apportons une alternative à des pratiques chères à l’aéroport : le parking et la location. Le propriétaire, en proposant sa voiture à la location à un autre voyageur, bénéficie d’un parking gratuit. Sa voiture est assurée en tous risques et il ne s’occupe de rien car notre équipe se charge de louer sa voiture en son absence. A son retour, il a économisé les frais de parking et il touche en plus une rémunération au kilomètre parcouru, si sa voiture est louée. Pour le locataire, TravelerCar propose un service de location de voiture de qualité à un prix en moyenne 50% inférieur à celui pratiqué par les agences de location traditionnelles.
Êtes-vous les seuls à proposer ce service ? Avez-vous des concurrents sur le marché ?
Le concept a explosé en janvier 2013, en France mais aussi aux Etats-Unis, où notre pendant américain, Flight Car, a développé le même système à San Francisco.
Le marché de la location de voitures est très concurrentiel, et est structuré comme tel depuis des dizaines d’années, avec les acteurs traditionnels qui disposent d’un comptoir aux aéroports. Avec une solution à la fois économique, solidaire et eco-responsable, TravelerCar montre qu’il existe une alternative à ce système où à la fois propriétaires et locataires de voitures sont gagnants en faisant des économies.
Ne faites-vous pas directement concurrence aux parkings situés dans les aéroports plus qu’aux agences de location ?
Les services de TravelerCar sont hybrides, car ils apportent une solution autant au prix du parking qu’à celui de la location. Nous pensons que ces services doivent apporter une plus-value aux utilisateurs plutôt que de leur compliquer la vie. Voyager est une activité agréable, il est dommage qu’elle soit ternie par le fait de savoir, avant même de partir, qu’on va devoir débourser une somme conséquente pour occuper une place de parking ou louer une voiture !
Quel est le business model de TravelerCar ?
Comme notre service est gratuit pour les propriétaires de voiture, qui ne payent rien que leur voiture soit louée ou non, nous touchons une partie des locations réalisées. L’autre partie est versée au propriétaire à son retour, en fonction du véhicule et du nombre de kilomètres parcours.
Quelles sont les prochaines étapes de développement de la société ?
Nous souhaitons progressivement proposer nos services à tous les aéroports français et européens. Nous avons actuellement des agences aux aéroports parisiens : Roissy CDG, Orly et Beauvais.
La consommation collaborative est-elle, pour vous, un effet de mode ?
A mon sens la consommation collaborative n’est pas un phénomène nouveau. Le collaboratif a toujours existé, à une échelle moindre, plus localisée. L’explosion d’internet a permis à cette pratique de s’accélérer, de se globaliser. Le collaboratif n’est plus limité à son quartier ou à sa ville mais peut s’étendre au monde entier. Il y a beaucoup de bonnes idées qui se sont concrétisées ces dernières années. J’aime l’idée qu’on puisse vivre au quotidien de manière presque autonome grâce à la consommation collaborative : je mange chez mes voisins, je loue la voiture d’un voyageur, je dors dans l’appartement de quelqu’un d’autre, je partage des activités avec un local en tant que touriste, etc. les possibilités sont infinies !
Que pensez-vous du prêt entre particuliers sécurisé ?
Cela fait partie d’un mouvement parallèle et plus grand, l’économie collaborative. Les particuliers se réapproprient peu à peu les secteurs qui étaient considérés comme dédiés à un acteur plus traditionnel, comme les banques. Le développement du prêt entre particuliers et du crowdfunding révèlent une recherche de sens des utilisateurs de ces nouvelles pratiques, une envie de savoir à quoi sert leur argent et de surtout décider à quoi il sert. Pouvoir prêter/emprunter de l’argent à une personne en particulier pour un projet précis, avec toutes les assurances en matière de sécurité, est à la fois responsabilisant et porteur de sens.
Que pouvons-nous souhaiter à TravelerCar à moyen et long terme ?
Un bel été avec des milliers de voitures partagées ; et pour la suite, de parvenir à concilier une croissance à haute vitesse et un service de qualité toujours plus grande pour nos utilisateurs !
Le coût de location de parking près d’un aéroport est très exorbitant. En plus, à mon retour de voyage, les rétroviseurs de ma voiture ont été volé. C’est intéressant de louer sa voiture à quelqu’un pendant qu’on est en vacance