En 2014, le feuilleton de la santé des banques se poursuit avec de nouveaux épisodes, tous plus rebondissant les uns que les autres. Le Mécanisme de Supervision Unique (MSU) créé dans le cadre de l’Union Bancaire, s’apprête à soumettre les banques européennes à un bilan de santé qui promet d’être très stricte.

Alors que les critiques sur les stress tests se sont multipliés en 2010, Danièle Nouy, nouvelle responsable de la régulation des banques européennes, compte bien redonner du crédit à cette méthode et en profiter pour crédibiliser son institution.

Qu’est-ce qu’un stress test ?

Les régulateurs veulent vérifier que les banques sont en mesure de résister à une crise économique ou financière. Pour se faire, ils utilisent des tests de résistance – stress tests – qui consistent à soumettre la banque à différents scénarios économiques plausibles afin d’observer comme elle réagit. Un premier scénario dit « de base » contient les prévisions macroéconomiques existantes alors que le second, dit  « catastrophe ou extrême » envisage une récession voir une crise.

Ainsi, on peut mesurer l’impact du choc sur les risques de crédits portés par les banques mais aussi sur les risques de contagion pouvant générer une instabilité du système financier. Le test vise donc à démontrer (ou non) la capacité des banques à affronter les tempêtes économiques, à pointer leurs faiblesses et leurs forces.

Pourquoi les stress-test sont critiqués ?

Ces tests ont été très critiqués, notamment pour l’insuffisante sévérité des scénarios proposés. Plusieurs banques ayant passées ces tests en 2010 ont ensuite connu de graves difficultés, notamment en Irlande. De plus, des banques américaines auraient négocié leurs résultats avec les autorités et on a reproché aux banques européennes d’avoir exclu certaines de leurs dettes des bilans présentés lors des tests. Ces polémiques ont alimenté le débat sur la légitimité de ces tests et sur leur efficacité à prévenir les risques systémiques. La session 2014 sera-t-elle plus concluante ?

En 2014, l’Union Européenne durcit les règles

Cette année, le MSU et la BCE serrent la vis. L’examen de la santé des banques se déroulera en deux temps : après une revue des actifs présents au bilan des banques (Asset quality review) ils effectueront des tests de résistance. A l’heure où Danièle Nouy déclare : «Nous devons admettre que certaines banques n’ont pas d’avenir» on s’attend à ce que toutes les banques n’en sortent pas indemnes. Il y a certainement encore de la poussière sous le tapis et les mois à venir vont probablement être riches en révélations. Le ton est donné : certaines banques doivent faire faillites dans l’espoir d’améliorer la qualité globale du système.

L’enjeu est gros puisque cet examen pose les jalons de la supervision bancaire dans la nouvelle Union Bancaire. Cet effort de transparence et de sévérité vise à redonner confiance aux investisseurs privés et à éviter que le scénario d’une recapitalisation en urgence des banques par l’Etat comme en 2011 ne se produise de nouveau. De plus, l’Union Européenne emboite le pas aux Etats-Unis où cinq banques, dont le géant Citigroup, ont échoué au stress test de la FED.

 

Alors qu’en 2011, les stress test n’étaient pas parvenus à redonner confiance en les banques et à assainir leurs activités, on espère que cette nouvelle épreuve marquera le début de pratiques bancaires plus transparentes et moins risquées. On n’a pas fini d’entendre parler des banques en 2014.

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