Antérieurs aux Panama Papers, les LuxLeaks reviennent sur le devant de la scène aujourd’hui… Et dans un climat où les politiques hurlent qu’il faut mieux protéger les lanceurs d’alertes, ce sont pourtant eux qui sont jugés actuellement, et non les entreprises concernées par les révélations…
De quoi il s’agit ?
LuxLeaks est le terme donné à la fuite d’informations qui a eu lieu en novembre 2014. Les documents, qui étaient la propriété du Cabinet PwC, révèlent qu’un grand nombre d’entreprises ont eu recours à des domiciliations d’une ou de plusieurs de leur filiales ou comptes bancaires au Luxembourg. La raison ? Payer moins d’impôts bien sûr !
Qui sont les entreprises concernées ?
Au total 340 multinationales sont concernées. Parmi elles, on peut citer Ikea, Apple ou Amazon. On retrouve également des banques (HSBC, Barclays, Lehman Brothers….), des marques alimentaires (Heinz, Pepsi), de vêtements (Timberland, Burberry), de voitures (Volkswagen) et même le gouvernement de l’émirat d’Abou Dhabi.
Dans une plus faible mesure, on retrouve également des entreprises françaises : Caisse d’Epargne, LVMH, le groupe Rotschild, Aviva, Axa et Crédit agricole.
Au total, ce sont 230 accords secrets qui ont été scellés avec des groupes américains, 197 avec des britanniques, 86 avec des allemands, 67 avec des suisses et 58 avec des français.
Qu’est-ce qu’on juge ?
C’est toute l’ironie de l’histoire. Ce ne sont pas les entreprises qu’on juge mais les lanceurs d’alertes. Trois personnes sont jugées actuellement :
– Antoine Deltour, le premier lanceur d’alerte luxembourgeois à l’origine des révélations. Employé par le cabinet PwC d’où vient la fuite jusqu’en 2010, il a copié les documents avant son départ.
– Raphaël Halet, également ancien employé de PwC. Il serait à l’origine d’une seconde fuite de documents fiscaux issus du cabinet.
– Édouard Perrin, un journaliste, employé par l’agence Premières Lignes. Il a utilisé les documents pour une enquête diffusée dans l’émission « Cash Investigation » en mai 2012.
Rappelons qu’ils plaident tous trois avoir agi dans l’intérêt commun mais risquent quand même jusqu’à 10 ans de prison…