Alors que le monde de la finance est régulièrement mis au banc des accusés comme principal coupable de la crise financière qui secoue la zone euro, Le Monde pose la question de la réforme du système bancaire en France.

Campagne présidentielle oblige, les discours anti-banques vont fleurir. Comment déceler le vrai du faux ? les discours populistes des discours réalistes ?

Le rapide article d’Anne Michel braque les projecteurs sur la règle Volcker : limiter les investissements spéculatifs des banques pour empêcher les conflits d’intérêts entre banques de détail et banques d’investissement.

Bref, il s’agit grosso modo de revenir à la mission originelle des banques : collecter l’épargne pour financer l’économie « locale ».

Effet de mode ? Amendée par le sénat américain en 2010, cette règle n’est en fait qu’un retour à l’esprit du Glass-Steagall Act (ou Banking Act) de 1933. Cette loi avait décrété comme incompatible les métiers de banque de dépôt et banque d’investissement suite… à la grande crise de 1929.

Les évolutions des marchés financiers et les différences de réglementation entre les pays auront finalement raison de cette règle, qui sera abolie en 1980.

On voit par ailleurs que la règle Volcker fait l’objet de toutes sortes de contestations, car un pays seul quand bien même il s’agit de la première puissance économique au monde, ne peut imposer une loi « financière » sans impacts collatéraux pour les autres.

Par ailleurs, alors qu’elle est officiellement « née » en 2010, la règle Volcker n’est pas encore entrée en vigueur…

L’agenda politique français actuel fait émerger toutes sortes de propositions : intéressantes ou lunaires, ces idées peuvent faire avancer les choses, mais au final ce qu’il faut sans doute retenir, c’est que ce genre d’initiative doivent être menées de concert au niveau mondial sans quoi elles rejoindront l’Elysée des promesses électorales.

Dire que la France fait face à la réforme bancaire c’est vrai, mais il est illusoire de penser qu’on y arrivera seul. C’est sur cette note un peu pessimiste (cf l’allusion aux paradis fiscaux) que l’article du Monde se termine…

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