Au moment du déclenchement de la crise des subprimes en 2007, ce sont les pratiques douteuses des financiers et banquiers avec l’argent des épargnants qui ont été révélées. En effet, les placements des institutions financières dans des produits toxiques pour le compte de leurs clients ont valu à beaucoup de perdre de l’argent.
Mais qu’en est-il des emprunteurs ?
Aujourd’hui, c’est une affaire d’un autre ordre qui agite les tribunaux : ce sont les emprunteurs qui ont été trompés par leur banque. Entre 2008 et 2009 plusieurs centaines de personnes ont souscrit des emprunts immobiliers en franc suisse auprès de BNP Paribas. Ces crédits remboursables en euros étaient donc directement exposés aux risques de changes (baisse de la valeur de l’euro par rapport au franc suisse qui augmente le coût de l’emprunt). Pourtant, la banque aurait vendu à ses clients cet emprunt comme un « produit hyper sécurisé » et le francs suisses comme « une valeur refuge, gage de sécurité » selon l’avocat des victimes.
Où en sont les emprunteurs aujourd’hui ?
Pour certains des épargnants, le montant restant dû 3 à 5 ans après le début des remboursements est égal ou supérieur à celui au moment de la souscription. Il y a de quoi être en colère. Les emprunteurs estimant avoir été trompés par leur banque ont donc porté plainte contre BNP Paribas en Novembre 2011, accusant la banque de ne pas les avoir informés et avertis du caractère risqué et volatile de leur emprunt.
Cependant, depuis cette date, aucune enquête n’a été véritablement menée et le délai de prescription au pénal est de 3 ans… le risque que les plaintes des emprunteurs soient prescrites en 2014 et qu’ils se retrouvent seuls avec leur emprunt à rembourser sans aucun moyen de recours est dont réel.
Le temps presse pour les enquêteurs afin de mettre la lumière sur ces pratiques trompeuses et de protéger les emprunteurs.