De plus en plus de jeunes, très à l’aise dans l’utilisation dématérialisée des services, poussent le secteur bancaire à innover. Longtemps installées dans leur confort, les banques peinent à s’adapter à la digitalisation de leur métier. Désormais, des start-ups spécialisées, aussi appelées « FinTechs », proposent une alternative aux établissements bancaires classiques.
Une vision différente du monde bancaire
L’étude « Millennial Disruption Index », réalisée sur 3 ans, a livré ses conclusions récemment. Centrée uniquement sur les générations Y et Z, et leur vision du monde bancaire, on apprend notamment que 71% des jeunes interrogés préféreraient aller chez leur dentiste que d’écouter leur banquier.
Ce désamour pour les banques va même plus loin, puisque 33% estiment qu’à l’horizon 2020 ils n’auront plus besoin des services d’une banque. Cela se confirme également par la place qu’occupent les 4 plus grandes banques dans le TOP 10 des marques les moins aimées par les répondants. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes, les générations Y et Z assistent au changement apporté par la technologie. Beaucoup attendent que des entreprises extérieures à la finance apportent un changement au milieu bancaire. 73% d’entre eux souhaitent que des entreprises comme Google, Amazon, Apple ou Paypal amènent cette nouveauté.
68% des personnes interrogées pensent qu’à l’horizon 2020 nous aurons une façon totalement différente d’accéder à l’argent. Les banques tentent tout de même de s’adapter en lançant des « banques en ligne » ou en rachetant des piliers du secteur. Par exemple, Boursorama Banque a été rachetée par la Société Générale, et Fortunéo Banque par le Crédit Mutuel. Le groupe BNP a créé ex-nihilo « Hello Banque » en 2013, sur le même principe d’une banque en ligne, sans agence bancaire physique à gérer.
De nouveaux acteurs innovants
Même avec le développement des banques en ligne, les banques doivent aussi faire face aux fabricants de smartphones et aux opérateurs de téléphonie mobile. Apple propose aux Etats-Unis son service de paiement sans contact « Apple Pay », depuis un iPhone ou une Appel Watch. Il est également possible de régler une commande en ligne sans utiliser une carte bancaire, directement depuis son téléphone. Les banques perdent petit à petit leur monopole dans la gestion des paiements.
Sans agence physique à entretenir, les coûts sont plus faibles. Les utilisateurs peuvent ainsi réaliser des économies tout en bénéficiant d’un confort supplémentaire dans leur utilisation. Avec une disponibilité permanente, les applications mobiles développées sont les plus à même d’être en mesure de répondre à n’importe quelle demande. Des applications dédiées de gestion de multi-comptes bancaires comme Linxo ou Bankin’, sont même en mesure d’outrepasser les banques dans la gestion bancaire.
La fin du monopole du financement
Les banques sont également perturbées sur le terrain du financement par l’émergence du Crowdfunding. Que ce soit pour le financement d’une start-up ou accorder un prêt à un particulier, les banques perdent du terrain. Les particuliers sont les acteurs du financement de demain et ils l’ont bien compris. Preuve en est, les très bons résultats du secteur du Crowdfunding en 2014.
Afin de conserver un pied dans cette révolution, des banques et des compagnies d’assurances ont noué des partenariats ou investi dans des plateformes de Crowdfunding. Le Crédit Mutuel Arkéa et AG2R La Mondiale ont notamment pris part au développement de la plateforme de prêt entre particuliers Prêt d’Union, en y apportant leur confiance et leur financement. La Banque Postale a choisi KissKissBankBank, et BNP Paribas est partenaire de WiSeed. Très récemment, au mois d’avril, le groupe Allianz s’est associé à la plateforme Smart Angels pour proposer un co-investissement des projets. Plutôt que d’être en conflit, les acteurs traditionnels et les nouveaux tendent à associer leurs forces. Les consommateurs peuvent ainsi profiter de l’expérience des uns et de l’innovation des autres.
Les « digital natives » imposent le mouvement de l’innovation à tous les domaines, et le secteur bancaire ne peut pas échapper à cette évolution. Que ce soit les FinTechs ou les grandes entreprises technologiques, chacune apporte sa pierre à l’édifice du nouveau secteur financier. Nous sommes seulement au début de l’aventure digitale, et il ne fait désormais aucun doute que nous assistons à un changement majeur de la façon dont nous envisageons notre rapport à l’argent. L’émergence des objets connectés est aussi à surveiller de près, puisque grâce à eux, l’utilisateur sera connecté en permanence avec les services dont il a besoin, y compris les services financiers.