Alors que les plus modestes subissent une baisse de leur pouvoir d’achat (hausses d’impôts, chômage) les revenus des plus riches explosent (primes, bonus). On savait que les inégalités ne se réduisaient pas. Pourtant, on a souvent du mal à se rendre compte de leur ampleur.
L’ONG Oxfam l’a calculé pour nous et le résultat est effarant : les 85 personnes les plus riches du monde possèdent autant que la moitié de la population mondiale, soit 3,5 milliards de personnes. Leur richesse s’élève à 110 « trillions » de dollars !
« Happy few » (« les (quelques) gens heureux »)
Les richesses sont de plus en plus concentrées dans les mains d’une petite poignée de personnes qui sont aussi les plus influentes.
En effet, dans ce palmarès des 85 personnes les plus riches du monde on retrouve les magnats des technologies tels que Jeff Bezos (Amazon), Michael Dell (Dell), Sergey Brin et Larry Page (Google) ou encore Lee Kun-Hee (Samsung). Le trio de tête est toujours composé de Carlos Slim, le magnat mexicain des télécoms (73 milliards de dollars), de Bill Gates (67 milliards de dollars) et Amancio Ortega, le patron d’Inditex (Zara) qui détient 57 milliards de dollars.
A l’intérieur de ce cercle très fermé, seulement 9 femmes et 4 français. Lilianne Bettencourt arrive en tête, suivie par Bernard Arnault, François Pinault et Serge Dassault. A eux trois, ils possèdent une supérieure au PIB de la République Tchèque en 2012.
Il est possible de voir le détail des 85 personnes les plus riches en fonction de leur fortune sur ce site :
http://www.theguardian.com/news/datablog/interactive/2014/jan/24/who-are-the-worlds-richest-85
« Many unhappy » (« les (nombreux) gens malheureux »)
Pire encore, les inégalités se sont creusées avec la crise.
Entre 2008 et 2011, le niveau de vie moyen des 10 % les plus pauvres a baissé de 4.3% alors que celui des 10 % les plus riches a augmenté de 3.2%. A lui seul, ce dixième le plus riche s’est approprié 70 % de la croissance de l’ensemble des revenus sur la période.
Le fossé se creuse donc entre les français pour lesquels les fins de mois sont difficiles et ceux ne subissant pas les effets de la crise.
En cause ? La dérégulation financière, l’inefficacité des systèmes fiscaux mais aussi les politiques d’austérité selon l’ONG Oxfam et l’OCDE.
Et contre toute attente, ce sont les riches qui se sont saisis de ce sujet brulant en qualifiant les inégalités de « risque le plus probable pour l’année à venir » lors du forum économique de Davos fin Janvier.
Des mesures sont-elles sur le point d’être mises en place pour tenter de contrer cette hausse des inégalités ? Cela reste à voir…