Ces derniers mois, le bitcoin est sur toutes les lèvres. Il y a les adeptes, les réticents et les curieux. Mais que sait-on vraiment sur la portée de cette monnaie virtuelle ? Il est encore difficile, aujourd’hui, d’imaginer l’ensemble des opportunités qu’elle permet.
Les critiques et les adeptes
Alors que de nombreux pays (Japon, Chine, France) tentent de réguler cette monnaie, les avis la concernant restent partagés.
D’un côté, il y a les inquiets : les autorités bancaires et financières et les gouvernements s’inquiètent du risque spéculatif et de la volatilité, les banques craignent une concurrence qui les priverait de revenus.
De l’autre, il y a les adeptes : Les investisseurs s’intéressent de plus en plus à cette monnaie virtuelle qui présente selon eux de nombreuses opportunités. Des manias de la finance comme les frères Winklevoss et Marc Andreessen ont notamment investi des millions dans les monnaies virtuelles et en sont les fervents défenseurs.
Récemment, la fermeture soudaine de MtGox, une des principales plateformes de bitcoin, et l’arrestation du PDG de BitInstant (site d’échange de bitcoins) pour blanchiment d’argent, ont relancé le débat sur la stabilité et la pérennité de cette monnaie. Le bitcoin est souvent considéré comme la monnaie du blanchiment mais a-t-elle d’autres intérêts ?
Le bitcoin s’invite en Europe
Déjà étendu aux Etats-Unis, le paiement par Bitcoins s’implante petit à petit en Europe et en France, où la réticence est encore forte.
Monoprix vient d’annoncer qu’il acceptera les Bitcoins dans ses magasins avant la fin 2014. Première grande enseigne à se positionner en faveur du Bitcoin, cette annonce risque de faire des vagues. Mais les comportements et les moyens de paiements qui évoluent constamment laissent à penser que d’ici quelques années, le rapport à l’argent aura changé et à ce moment-là, Monoprix veut être prêt. Quelle est la prochaine enseigne qui suivra ?
Le bitcoin, un moyen de court-circuiter les banques
D’un côté, les commerçants, s’ils acceptent les paiements en bitcoins, n’ont plus de commissions à payer aux banques pour chaque transaction. De l’autre, les paiements en bitcoins pour les consommateurs n’impliquent pas non plus de frais. Ils peuvent alors s’affranchir des commissions et taxes traditionnellement imposées par les banques.
Le Bitcoin est aussi très pratique pour transférer de l’argent à l’étranger. Il suffit d’envoyer les bitcoins au destinataire qui les convertira dans sa monnaie locale sans avoir à payer de frais, ou presque.
Enfin, le bitcoin permet normalement d’éviter la fraude. Tous les transferts vont directement de l’émetteur au destinataire et sont irréversibles et transparents, ce qui limite les risques de tromperie par des intermédiaires.
Les idées folles du bitcoin
Moyen de paiement et services financiers low-cost oui, mais le bitcoin c’est bien plus que cela. Tout comme en 1990 on ne pouvait imaginer ce que l’informatique est devenue aujourd’hui, le bitcoin offre des possibilités infinies.
On imagine déjà :
– Un paypal pour les paiements en bitcoin
– « Les colored coins » : Colorier des bitcoins pour symboliser leur appartenance au capital d’une entreprise ou même à un objet tel qu’une maison ou une voiture. On pourrait ainsi échanger des actions ou des objets par l’intermédiaire de bitcoins
– La certification de documents (authenticité, date) puisque les transactions sont publiques et ne peuvent pas être modifiées à posteriori
– La programmation de versements automatiques lorsque certaines conditions sont remplies. Cela pourrait s’appliquer à des services d’assurances, des dons, la gestion de testaments…
Les opportunités qu’offre le bitcoin semblent donc énormes mais il faut encore que cette monnaie gagne la confiance des institutionnels et des consommateurs. Or, aujourd’hui, le risque de dérives spéculatives et de trafic semblent toujours indissociable de cette monnaie virtuelle.