Les informations fuitées indiquent que le cabinet d’avocat panaméen Mossack Fonseca a créé en moyenne 9000 sociétés offshore par an, entre 1977 et 2015, pour diverses personnalités. Prêt d’Union vous explique l’affaire de façon simple.

Sociétés offshores, kézaco ?

Il s’agit en réalité de paradis fiscaux. Ce sont des sociétés créées dans des pays où les impôts sont très faibles voire inexistants. Cette création n’est pas illégale en elle-même, mais elle est souvent extrêmement réglementée, comme en France, où la loi impose de payer des impôts sur ce type de sociétés.

L’astuce est simple. Si vous, en tant que particulier, vous déposez votre argent sur un compte à l’étranger, vous devez le déclarer au fisc français. Par contre, si vous placez vos avoirs dans une société offshore, c’est cette société qui sera titulaire du compte bancaire. Et une entreprise n’a pas l’obligation de déclarer ses comptes à l’étranger, et ne sera donc pas imposée. C’est donc un montage financier qui permet à une personne physique de se cacher derrière une société pour échapper au fisc. Et dans ce cas-là, c’est parfaitement illégal.

Qui est concerné ?

C’est là que le scandale prend une autre dimension. Les différents journaux ont eu accès à plus de 2600Go de données. Ce chiffre ne vous parle pas ? Pas d’inquiétude, voici un moyen simple de comprendre. Les plus gros scandales de ce type étaient jusqu’alors l’offshore leaks de 2013 et le Lux Leaks de 2014. A eux deux, ces affaires contenaient 264Go de données, soit prêt de 10 fois moins.

L’autre donnée importante est le nombre de personnalités impliquées dans ce scandale :

On retrouve des personnalités politiques : le président argentin Mauricio Macri, le roi d’Arabie Saoudite Salman bin Abdulaziz bin Abdulrahman Al Saud et le premier ministre islandais Sigmundur Davíð Gunnlaugsson figurent entre autre sur cette liste. Côté français, les documents indiquent que Patrick Balkany et Jérôme Cahuzac ont eu recours à des montages offshores.

Mais les fichiers révèlent également que d’autres personnalités sont concernées comme Michel Platini, qui a monté une société offshore juste après sa nomination à l’UEFA.

Enfin, on retrouve également des proches des personnalités. Le père du premier ministre britanique, David Cameron, figure sur cette liste, au même titre que Rami et Hafez Makhlouf, cousins du dictateur syrien Bachar Al-Assad. On trouve également les enfants du premier ministre pakistanais Nawaz Sharif.

Au total, des dizaines de milliers de personnes sont concernées dont 12 chefs d’Etat ou de gouvernement, dont six encore en activités, 128 dirigeants politiques et hauts fonctionnaires, et 29 des 500 personnes les plus riches au monde. On dénombre environ 1000 personnes françaises au milieu de cette liste.

D’autres noms sortiront probablement dans les prochains jours puisqu’au total, les 370 journalistes de rédactions du monde entier coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) ont recensé 11,5 millions de fichiers. Affaire à suivre donc !

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