A regarder les résultats des banques françaises publiés le mois dernier, on pourrait se demander si la crise a vraiment eu lieu. Et les bonus des patrons, proportionnels aux résultats, confirment cette tendance puisqu’ils se sont envolés en 2013.
Qu’en est-il de la rémunération des banquiers ?
Alors que le fixe des patrons reste à peu près stable entre 2012 et 2013, les bonus, eux, ont eu la part belle. Le patron de BNP Paribas reste en tête du palmarès avec un fixe qui atteint 1,25 millions d’euros et un bonus à 2 millions d’euros en 2013. Juste derrière, en hausse également, Frédéric Oudéa voit son bonus augmenter de 15% alors que les bénéfices nets de la banque ont été multipliés par 2,8 en 2013. Enfin, le patron du Crédit Agricole, avec un bonus en hausse de 137% par rapport à 2012 (année de très grosses pertes pour la banque) et une rémunération globale en croissance de 39%, est celui dont la hausse du traitement est la plus indécente.
Ces pratiques vont-elles changer en 2014 ? Depuis Janvier, la règlementation européenne impose que les actionnaires donnent leur accord pour que le montant des bonus puisse dépasser le montant de la rémunération fixe et celui-ci sera normalement plafonné à 200% du salaire. Tout dépendra donc de la bonne volonté des actionnaires et encore faut-il que ce plafonnement se traduise par une meilleure redistribution des revenus.
Scandales à répétition
Si l’on cherche une raison légitime à l’explosion de ces bonus, les patrons des banques américaines ont la réplique facile : «gratifier leur bonne gestion durant la période de crise ». Le tenant du titre est sans aucun doute le patron de JP Morgan, Jamie Dimon, qui s’est accordé une rémunération globale de plus de 20 millions de dollars en 2013 (+75% par rapport à 2012) alors même que les résultats de la banque diminuaient de 16% la même année.
Dernier scandale en date, les salaires de 3 dirigeants de la banque franco-belge Dexia ont augmenté de 30% en 2013 alors même qu’en 2011 la banque était au bord de la faillite et qu’elle a fait l’objet d’un plan de sauvetage de la part de l’Union Européenne. A quelle éthique répond cette hausse ? le mystère reste entier.
Enfin, ces bonus exorbitant font échos au nombre de plus en plus grand de banquiers millionnaires puisqu’ils expliquent en partie les déséquilibres de rémunérations entre les différents acteurs.
Les salaires des banquiers continuent donc de grimper en même temps qu’ils font scandale, alors même que l’Union Européenne tente timidement d’encadrer ces pratiques pendant qu’à Wall Street les banquiers font la loi.
http://www.boursorama.com/actualites/banque–les-patrons-s-augmentent-montebourg-les-convoque-11ebf3d190fefbbb0564e8d49ab0d879
D’où l’intérêt de prêt d’union et l’urgence qu’il y a à s’organiser sans les banques