Alors que les bonus de presque la moitié des financiers et banquiers français ont augmenté en 2013, ils restent largement majoritaires à être insatisfaits du niveau de leur rémunération !
Les financiers, ces éternels insatisfaits
2013 est encore l’année des bonus exorbitants pour les financiers : en Avril, une enquête de efinancialcareers menée auprès de 337 professionnels de la finance résidant ou travaillant en France, révèle que 48% d’entre eux ont vu leurs bonus augmenter entre 2012 et 2013. En moyenne, ce bonus est de 20 400 € / mois en France en 2013. Dans la même lignée, 49% des financiers déclarent avoir vu leur salaire fixe croître la même année.
Et pourtant ! Près de deux tiers (61%) des financiers français considèrent leur bonus 2013 en deçà de leurs attentes et 4 financiers sur 10 (44%) se déclarent insatisfaits, voire très insatisfaits de leurs salaires fixes.
On vous en parlait la semaine dernière, le bonus est la part variable du salaire des financiers, indexé sur les résultats de la banque. La bonne reprise des activités des banques en 2013 a donc naturellement été accompagnée d’un gonflement des bonus.
Pourquoi alors les financiers sont-ils mécontents ?
Tout d’abord, c’est dans la nature du français d’être mécontent, beaucoup plus que nos voisins européens. Ainsi, seulement 27% des financiers sont insatisfaits en Allemagne, 42% à Singapour.
Ensuite, les bonus moyens à Paris sont 3 fois inférieurs à ceux de Londres, qui reste la championne en 2013. La City a non seulement délivré les bonus les plus élevés du monde (environ 96 600 $ / mois) mais aussi ceux en plus forte progression (+ 30%) ! A côté, les français ont un petit « sentiment d’injustice », d’autant que la réglementation européenne sur la limitation des bonus qui rentre en vigueur début 2015 va encore limiter l’expansion de ces rémunérations.
De plus, malgré la forte hausse des bonus, ils restent largement en deçà de ceux de 2008. Les financiers espéraient donc qu’ils seraient plus « généreux » aux vues des bons résultats de l’année passée.
Enfin, même dans le cercle très fermé des bonus, il y a des inégalités ! Une petite poignée de financiers a bénéficié de très gros bonus, ce qui fait monter la moyenne à 20 400 € alors que la moitié des financiers qui touchent des bonus en ont un inférieur à 9 400 €.
La guerre des « talents »
L’objectif des bonus est de récompenser la performance, mais également de fidéliser ses talents sur le marché concurrentiel de la finance. A la recherche de rémunérations toujours plus hautes, les financiers n’hésitent pas à envisager changer d’entreprise : 40% se disent prêts à trouver un nouvel emploi cette année.
Et pourtant, qui dit nouvel entreprise ne dit pas forcément meilleure rémunération… Peu sont ceux qui ont le luxe de pouvoir envisager quitter leur emploi déjà très bien rémunéré par les temps qui courent. Voilà un avantage de plus à être banquier !