En marge de la Cop 21, c’est une autre nuée verte qui s’est abattue sur BNP Paribas jeudi 3 décembre. Quelque 200 personnes issues de diverses associations écologiques ont manifesté jeudi devant le siège social de la banque, réclamant la cessation de son activité dans les îles Caïmans.

Améliorer son image…

La BNP est pourtant l’un des partenaires principaux de la COP21. Elle a aligné un peu plus 250.000 euros pour financer l’évènement. En contrepartie, son logo s’étale un peu partout sur le lieu de la manifestation. Mais les associations organisatrices du happening de jeudi dernier accusent la banque de faire du green-washing (procédé marketing utilisé dans le but de se donner une image écologique responsable sans rapport la réalité).

…Pour cacher ses actions

Les associations mettent principalement en cause le degré d’évasion fiscale de BNP Paribas. Selon Maxime Combes, un économiste d’Attac qui co-organisait l’évènement, l’argent « soustrait aux impôts publics » via les paradis fiscaux est le même qui « manque pour la lutte contre le dérèglement climatique.
Pour marquer l’évènement, les protestataires s’étaient symboliquement regroupés derrière un cordon de sécurité siglé « Zone d’évasion fiscale ». Ils avaient noué une pancarte « Banque fermée pour cause d’évasion fiscale » aux grilles closes de l’édifice. Enfin, des crocodiles et autres palmiers gonflables étaient déposés devant la banque, pour symboliser les activités de la banque aux îles Caïman. Ils ont également subtilisé pacifiquement les chaises de l’agence, et n’envisagent de les rendre que lorsque l’argent dilapidé dans les paradis fiscaux sera récupéré.

Mais concrètement, ça change quoi d’avoir sa banque aux Caïmans ?

On n’a jamais trouvé que les caïmans étaient les animaux les plus sympas de la terre, et on comprenait bien qu’il y a un vrai point de crispation autour de ça… mais on avait un peu l’impression de nager en eau trouble quand on essayait de se faire expliquer ce que sont les paradis fiscaux et pourquoi c’est mal. Alors on a pris notre plus belle bouée canard, on s’est armés de persévérance, et finalement, ce n’est pas si compliqué que ça. Tout d’abord, il n’existe pas de définition législative des paradis fiscaux. Toutefois, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) considère qu’il faut quatre critères pour les définir :

[ultimatetables 1 /]

En résumé, installer sa banque dans un paradis fiscal permet d’échapper à la réglementation en vigueur dans son pays. Pas sûr que l’action menée jeudi dernier suffise à convaincre BNP Paribas de changer de politique à ce sujet. Mais cela aura eu le mérite de mettre en lumière les pratiques peu connues de la banque.

 

Une réflexion sur “ Des requins aux Caïmans ? ”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *