Le secteur de la banque et de la finance a beaucoup évolué ces dernières années. La transformation numérique a réussi à atteindre cet écosystème qui paraissait pourtant très verrouillé.
Pour faire face à cette digitalisation, la place financière institutionnelle et traditionnelle a amorcé des changements en son sein : nouveaux services et produits pour ses clients, nouveaux outils internes, transformation de l’organisation du travail… Toutefois, le secteur a connu des mutations sans précédent avec l’arrivée de l’e-commerce et des moyens de paiement online, des néo-banques et des fintechs.
Le développement ou l’acquisition de produits 100% en ligne
Tout d’abord, pour accélérer sa transformation et aller au-delà de simples services numériques, les banques ont développé leurs propres acteurs en ligne : les banques en ligne.
HelloBank lancée en 2013 par BNP Paribas ou Boursorama acquis par la Société Générale en 2014 en sont de parfaits exemples. Cette dernière est notamment devenue 1ere banque en ligne de France en nombre de clients, axant sa communication sur la réduction des frais bancaires et tapant sur un plan massif de parrainage.
Cette réponse du secteur a pu laisser penser un temps à l’instauration d’un rapport entre d’un côté, les mastodontes traditionnels du secteur et de l’autre, les ambitieuses start-ups aux technologies innovantes. Pourtant, certains on fait le choix de s’allier.
Les fintechs et les banques : clés de la réussite ?
Des partenariats ou des fusions-acquisitions des banques ont eu bon train. Tout d’abord car le système s’est simplifié, notamment grâce à la directive PSD2 (2018) ouvrant les systèmes d’information des banques et le partage des données de leurs clients à des tiers avec autorisation du client. Afin de rester en position concurrentielle, il leur a fallu se renouveler et diversifier leurs activités.
On a alors assisté à l’acquisition de Leetchi par le Crédit Mutuel Arkéa en 2015. Concrètement, l’ensemble des acteurs ont à présent la possibilité de se connecter aux services des banques pour y développer leurs propres applications.
La fintech Particeep collabore avec de nombreuses banques et assurances françaises et européennes avec son produit Particeep Plug pour digitaliser la souscription à l’ensemble de leurs produits et services en vente directe ou intermédiée.
De son côté, la Société Générale s’est intéressée à de nouveaux marchés grâce à Lumo (investissement responsable) ou Reezocar (projets d’achat ou vente automobile).
En 2020, Linxo, l’agrégateur de compte bancaire a été racheté par le Crédit Agricole.
Enfin la dernière fintech qui a le vent en poupe, Younited Credit, a, elle, été choisie par BPI pour une nouvelle offre de prêts aux TPE. Cette lauréate du Next40 ne semble pas s’arrêter là puisqu’elle a officiellement lancé son offre b2b pour tendre la main aux banques, assurance et e-commerçants.
Des partenariats hybrides non sans difficultés
Ces nouveaux procédés laissent des belles opportunités aux institutionnels, qui peuvent se renouveler et gagner en crédibilité sur différents marchés devenus dynamiques et ce, auprès d’une clientèle toujours plus digitale et exigeante. Ils offrent aussi un terrain fertile au développement des fintechs actuelles et futures, qui cherchent à accroitre leur envergure et leur rentabilité.
Cependant, quelquefois ces collaborations ne se font pas obstacles. La culture d’entreprise est souvent clé dans la gestion des projets. Alors qu’on voit des organisations aux hiérarchies plutôt « flat » prônant la « méthode agile » dans les start-ups, les processus de décisions sont encore parfois trop longs chez leurs partenaires, les acteurs traditionnels.
Cela peut avoir des répercussions sur les délais de création ou d’intégration des nouveaux services et produits, et donc sur leur capacité concurrentielle.
À l’inverse, la connaissance et l’expérience des vieux acteurs du marché, palliant la jeunesse novice du secteur, notamment sur les questions juridiques, sont bien souvent nécessaire à la bonne mise en place de ces partenariats.